Le 23 mai 2023
50 collectifs en lutte rassemblés au sein de notre coalition s’engagent pour un moratoire sur tous les projets routiers, aux côtés de plus de 200 organisations, personnalités et élu-es !
On explique
1/ Le réseau routier français est l'un des plus denses d'Europe. En 20 ans, entre 1998 et 2018, le nombre de kilomètres de routes a augmenté de 11,2% tandis que le nombre de kilomètres de voies ferrées diminuait de 13% dans notre pays.
2/ En 2018, selon les chiffres du Ministère de la transition écologique, le transport routier représentait 94% des émissions de CO2 du secteur des transports. La France est également le 2ème pays d'Europe qui transporte le plus de marchandises par camion au niveau national.
3/ Ces chiffres ne sont pas une fierté. Ils sont alarmants, et leur croissance annuelle est effarante au regard des enjeux environnementaux et climatiques actuels et de la catastrophe écologique à laquelle nous faisons déjà face.
4/ Pourtant, malgré l'évidente nécessité de changer de chemin, aujourd'hui 55 projets routiers sont en cours et contestés en France, parmi lesquels 7 autoroutes.
5/ Ces projets, souvent imaginés il y a plusieurs décennies, se basent sur une doctrine de développement des infrastructures de transport, au service d'un modèle économique, qui se révèle aujourd'hui obsolète.
6/ Le discours des porteurs de projet est uniforme, avec partout les mêmes arguments éculés, déclinés sans prendre en compte la réalité des populations locales ni leurs besoins, ni les impacts globaux de cette doctrine de développement.
7/ Loin de répondre aux besoins des populations, ces axes ont avant tout pour objectif de permettre à toujours plus de camions et de marchandises de circuler à travers la France et l'Europe.
8/ À cela, il faut ajouter le constat des chercheurs et chercheuses qui parlent de modèles de trafic lacunaires, et qui mettent en exergue une notion d'Utilité Publique qui échoue à défendre les intérêts collectifs et dont il faut réformer les fondations.
9/ Ces procédures d'autorité conduisent à des DUP vides de sens, qui permettent pourtant à l’État d'être dans le bon droit d'exproprier habitant-es et paysan-nes pour bétonner des terres agricoles, et de détruire des espèces et milieux protégés.
10/ Que ce soit pour le climat, le bon usage des finances publiques, la biodiversité, la préservation des terres agricoles et de nos forêts, pour respecter la démocratie locale et les habitant·e·s : nous avons toustes une bonne raison de nous opposer à ces projets routiers !
11/ Au printemps 2023, nos collectifs se sont soulevés avec de grandes mobilisations organisées contre les projets de l'A133-A144 en périphérie de Rouen, et l'A69 entre Castres et Toulouse.
12/ La pétition pour un moratoire sur les projets routiers a recueilli aujourd'hui près de 15 000 signatures. Réorientons les investissements vers des mobilités accessibles à toustes, pour sortir du tout-routier qui nous conduit droit dans le mur !
13/ L’intégralité de la tribune et des signataires est à lire
Soutenez, rejoignez nos luttes, demandez avec nous le moratoire, pour mettre les routes en déroute ! Notre demande de moratoire et notre pétition.
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