Notre moratoire
Appel de la coalition La Déroute des Routes (juillet 2022)
55 projets routiers sont actuellement contestés, partout en France, par des collectifs et des associations. Une enquête publiée par Reporterre en mai 2022 révélait que le coût total de ces projets représente actuellement un gaspillage de 13 milliards d'argent public, engagés dans le fret routier et le bétonnage de terres agricoles et naturelles.
Nos collectifs se mobilisent pour demander que l'argent public soit utilisé par l'État pour engager de véritables politiques publiques de transports collectifs et doux et de transport de marchandises par le rail et le fluvial pour cesser la surenchère routière qui nous conduit droit dans le mur.
“L'Etat mène donc un double discours et un double jeu”
La France s'est engagée dans la Stratégie Nationale Bas Carbone et à l'objectif Zéro Artificialisation Nette en 2050. Ces stratégies impliquent de diminuer de 40% nos émissions territoriales en 2030 par rapport à 1990, et de diviser par 2 la consommation d'espace sur la décennie qui arrive par rapport à la précédente. Or, l'étude Projet Local, Impact Global publiée par Terres de Luttes et le cabinet BL Evolution en mai, montre que les 32 projets routiers étudiés représentent à eux seuls 17 000 hectares d'artificialisation, soit un an du budget alloué par l'objectif ZAN.
Les émissions de GES territoriales supplémentaires dues aux projets d'aménagement routiers prévus par l'Etat ne sont pas compatibles avec les objectifs fixés en la matière, alors même que la question du trafic induit n'est que rarement prise en compte dans les études d'impact conduites jusqu'alors sur les projets.
L'Etat mène donc un double discours et un double jeu. D'un côté, il fixe des objectifs chiffrés pour réduire notre impact climatique et environnemental, de l'autre, il soutient financièrement et politiquement des dizaines de projets contestables et contestés au regard des enjeux écologiques, climatiques et sanitaires.
Il est encore temps de prendre un autre chemin, et de stopper la destruction des paysages et la course folle vers l'augmentation des pollutions et émissions de CO2. Le Pays de Galles l'a déjà fait, pourquoi pas nous ?
Les raisons de s'opposer à tous ces projets existent, elles sont simples, et elles sont nombreuses :
-
Construire des routes, c'est augmenter le trafic routier et l'étalement urbain. Un nouvel aménagement routier ne fait pas gagner de temps, au contraire. Les nouvelles routes induisent du trafic, et multiplient l'artificialisation des terres naturelles et agricoles en facilitant par exemple l'implantation de zones pavillonnaires ou logistiques. Aucune nouvelle route n'a jamais réduit les embouteillages, c'est un mensonge. Au contraire elle sera très vite saturée par de nouveaux bouchons.
-
Construire des routes, c'est augmenter les émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il est urgent de les réduire pour lutter contre le changement climatique.
-
Construire des routes, c'est détruire des milliers d'hectares d'espaces naturels, agricoles et forestiers. C'est détruire des écosystèmes, des espèces protégées, et abîmer la biodiversité.
-
Construire des routes c'est gaspiller 13 milliard d'euros d'argent public, 13 milliards ! Imaginez tous les services publics qui pourraient être améliorés, créés. Plus de trains, plus d'écoles et de professeurs, des hôpitaux et des soignant-es traité-es correctement, plus de moyens pour la protection de l'enfance. De l'argent au service de l'intérêt général, non pas des intérêts privés des bétonneurs !
-
Construire des routes, c'est nous enfermer toujours plus dans un modèle tout voiture, insoutenable socialement comme écologiquement. L'essence, les voitures thermiques ou électriques, tout ce qui est nécessaire au transport routier, cela coûte aussi cher, très cher, à toutes les personnes qui ont besoin de se déplacer quotidiennement. La route n'est pas un moyen de transport accessible à tout le monde, et les nombreux projets d'autoroute à péage vont augmenter encore la facture des usagers.
-
Construire des routes c'est augmenter la pollution chronique ou accidentelle liée à la circulation des personnes et des marchandises par la route. Les risques que ce mode de transports fait peser sur notre santé à toutes et tous, en polluant l'air que l'on respire, en menaçant les ressources en eau, et par le bruit infernal de la circulation, sont inacceptables !
Nous, collectifs en lutte contre les projets, nous unissons nos forces pour lutter contre l'artificialisation à marche forcée de nos terres agricoles et naturelles, et pour engager la nécessaire sortie de route de tous les projets climaticides.
Nous demandons aux parlementaires de nous rejoindre et de soutenir les luttes, en s'engageant à soutenir à l'Assemblée Nationale et au Sénat la proposition d'un moratoire sur tous les projets routiers, dans l'attente de leur ré-examen au regard des stratégies fixées par l'Etat et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face.
Soutenez, rejoignez nos luttes, demandez avec nous ce moratoire, pour mettre les routes en déroute ! Le lien pour signer notre appel et vous engager à soutenir la proposition de moratoire :
Signez notre PETITION pour le MORATOIRE
Chronologie moratoire
9 juillet 2022 : premières signatures
Trois députés NUPES de l'Hérault se déplacent sur le tracé du LIEN avec le maire de Grabels. Ils signent le moratoire et s'engagent à le porter à l'assemblée nationale (9 juillet 2022). Ils étaient là aussi le 13 novembre 2022 pour inventer de nouveaux chemins avec la Déroute des Routes !
Voir la vidéo explicitant les raisons (7')
Le 29 Novembre 2022 : premières questions au gouvernement
le sénateur Guillaume Gontard Président du Groupe Ecologiste Solidarité et Territoires (GEST) interpelle la ministre Madame Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
Vous pouvez lire l'ensemble des échanges qui se sont tenus lors de cette séance publique
ou voir la vidéo de la séance publique du sénat.
Un député de Haute Garonne, Christophe Bex, a posé une question au gouvernement sur notre moratoire, le 20 Décembre 2022 : https://www.nosdeputes.fr/16/question/QE/4361
Depuis 2023 : Transformation du moratoire en Pétition.
La pétition est adressée à Patrice Vergriete, Ministre des transports - Christophe Béchu, Ministre de la Transition Ecologique et de la Cohésion des territoires - Gabriel Attal, Premier Ministre
Mi-2024, avec l'Après-Routes : 25 000 signatures pour le Moratoire.
La pétition s'adresse au Gouvernement Barnier.